Quand les étudiants s'expriment sur leur vécu de la pandémie

Margot

Margot

17 mars 2020. Jusqu’alors, le 17 mars était un jour de fête dans ma famille puisque c’est l’anniversaire de mon grand-père. Mais cette année, le 17 mars eut un goût très particulier. Ce que nous pressentions depuis des mois, cette impression d’arriver au bout d’un processus de consommation à tout-va se concrétisa. Un virus, c’est-à-dire un minuscule organisme, nous envoya un signal d’une puissance extraordinaire. Comme si cette infime particule se faisait le porte-parole de toute cette nature que nous mettons en danger depuis tant de décennies pour nous crier : STOP ! Stop à nos courses effrénées qui détruisent ce que nous avons de plus cher : notre planète !


Stop, restez chez vous et réfléchissez, le temps de l’introspection est venu ! Finis les voyages pour un oui, pour un non ; finis ces déplacements en avion, en voiture, finies ces croisières dans des bateaux qui ressemblent à des immeubles flottants, finis les achats compulsifs de choses inutiles. Stop ! On arrête tout : les usines, les écoles, les rassemblements, les festivals…On met le bouton sur pause et on réfléchit !


Et moi, en écoutant le discours du chef de l’état la veille du grand jour, je ne mesurais pas encore pleinement l’impact qu’allait avoir ce confinement sur ma vie.

Plus de fac, plus de soirées entre copains, plus de sport à l’extérieur, plus de week-end à la mer…En contrepartie ? Le temps de vivre, la solidarité familiale, l’entraide entre voisins proches, le plaisir retrouvé d’une simple balade sur un chemin de campagne…


Voilà l’histoire de mon confinement, bientôt l’étau va se desserrer, petit à petit, nous reprendrons le cours de nos vies mais pour moi, rien ne sera plus jamais pareil. Avec une espèce de gravité que je ne connaissais pas avant, j’attends le 17 mars 2021 pour fêter le prochain anniversaire de mon grand-père en espérant de tout mon cœur qu’il n’aura pas été emporté d’ici là par ce terrible virus et je savourerai cette journée comme jamais. La vie ne tient qu’à un fil et je profite de chaque jour comme si c’était le dernier, voilà la leçon de mon confinement !


Version allemande

17. März 2020.Bis dahin war der 17. März ein Feiertag in meiner Familie, mein Großvater hat Geburtstag! Aber dieses Jahr hatte der 17. März einen ganz besonderen Geschmack. Was wir seit langer Zeit geahnt hatten, dieses Gefühl, am Ende der Konsumgesellschaft zu stehen, wurde Wirklichkeit. Ein Virus, ein winziger Organismus, sandte uns ein überaus starkes Signal. Als ob dieses winzige Teilchen der Sprecher der Natur, die wir seit so vielen Jahrzehnten gefährden, wäre und uns schriee: SCHLUSS! Schluss mit den übertriebenen Rennen, die das, was uns am meisten am Herzen liegt, zerstören: unseren Planeten !


Schluss, bleibt zu Hause und denkt nach, die Zeit der Selbstbeobachtung ist gekommen! Keine Reisen mehr für ein Ja oder ein Nein. Keine Reisen mehr mit dem Flugzeug, mit dem Auto.
Keine Schifffahrt mehr in Booten, die wie schwimmende Gebäude aussehen. Kein zwanghaftes Kaufen von nutzlosen Dingen mehr. Halt! Wir stoppen alles: Firmen, Schulen, Menschenansammlungen, Festivals... Wir klicken auf „Pause“ und überlegen!


Als ich die Rede des Staatspräsidenten am Vorabend des großen Tages hörte, war mir noch nicht ganz klar, welche Folgen die Ausgangsbeschränkung auf mein Leben haben würde.

Keine Uni mehr, keinen Feierabend mit Freunden, kein Sport im Klub, keine Wochenenden am Meer... Als Gegenleistung? Zeit zum Leben, Solidarität innerhalb der Familie, Nachbarschaftshilfe, das wiedergefundene Vergnügen eines einfachen Spaziergangs auf einem Landweg...


Bald wird sich der Schraubstock öffnen, nach und nach werden wir den Lauf unseres Lebens wieder aufnehmen. Aber für mich wird nichts mehr wie früher sein. Mit einer Art Ernsthaftigkeit, die ich vorher nicht kannte, warte ich auf den 17. März 2021, um den nächsten Geburtstag meines Großvaters zu feiern. Und ich hoffe von ganzem Herzen, dass er sich bis dahin nicht mit diesem schrecklichen Virus anstecken wird. Ich werde diesen Tag wie nie vorher genießen. Das Leben hängt nur an einem seidenen Faden, und ich lebe jetzt jeden Tag so, als ob es mein letzter wäre. Das ist die Lehre meiner Ausgangsbeschränkung!

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